dimanche, mai 02, 2004

Chapître 32 : Biff mérite des baffes.

Comme pour jouir du carnage auquel il allait
consenscieusement s'activer, Biff s'autorisa quelques
secondes d'attente avant de foncer sur nos amis. Ce
qui permit à ces derniers de voir à quoi ressemblait
cet héboïdophrène.
Biff n'était pas du genre beau garçon. Dès les
premiers instants d'observation, n'importe quel
individu aurait porté son attention sur l'imposante
caroncule cinabre qui ornait sa tête telle une
marotte. Ce couvre-chef tellement incongru lui donnait
une apparence ubuesque voire même presque sympathique
n'eussent été ses yeux fielleux aussi peu engageants
que des têtes de clous et qui trônaient au centre d'un
faciès rubicond reflétant à un tel point la pure
démence qu'on aurait pu l'imaginer sorti directement
des plus profonds et des plus obscurs recoins de
l'Enfer. Là où même la moindre parcelle de sensibilité
de coeur et d'esprit n'a plus lieu d'être.
Son visage était pourvu d'une mâchoire prognathe
garnie d'empuses diverses, et arborant en permanence
un sourire édenté de sadique. Son appendice nasal
n'était rien d'autre qu'un bec galbé et subulé de
carnassier. Ses oreilles en feuilles de chou,
suppurant sans discontinuité du canal auditif, étaient
au coeur du développement de plantes uligineuses qui
s'entrelaçaient et se repliaient sur elles-même telles
les pattes d'une araignée que l'on vient de piétiner.
Quant à sa chair, elle était gonflée et parcourue
d'innombrables balafres comme témoins de ses croisades
meurtrières au sein de Darkcampus.
Biff étant dans l'habitacle de son tank-pelleteuse,
seule sa tête de dingue était visible mais c'était
déjà plus qu'il n'en fallait à nos amis pour leur
faire naître des grimaces de dégoût. Et à un moment,
tous furent tentés de se couvrir la tête de ses mains
comme pour se prémunir d'une telle source de
malfaisance. La fuite leur semblait interdite.
- Foutons le camp! hurla soudainement Artefact.
A ce cri, Biff enclencha une vitesse et s'avança en
trombe vers le petit groupe. Avec une haine démesurée,
une haine de frustré de tout, il semblait avancer sans
rémission aucune, la victoire lui semblant acquise.
- OUARRRR ! Je vais tous vous buter!
- Quel vocabulaire indigent, nota Colinéus.
- Ahhhh !... ça sent le destop et l'antikal, crut bon
de souligner Horion. Mais à quoi il se parfume ce type
?
- Organisons la fuite, gueula Artefact. Nous nous
devons de protéger les villageois.
Hélas, ce fut carrément impossible. Biff exsudait une
telle puissance et un tel charisme malsain que tous
les villageois se mirent à courir dans tous les sens,
échappant au contrôle des chevaliers. Si bien qu'avec
sa rapidité et sa dextérité, Biff n'eut aucun mal à en
choper quelques uns et ceci sans que les Métal
Warriors pussent tenter quoi que ce soit.
Sa première victime fut la femme à la poitrine
provocante, celle à côté de qui même Maëlle aurait
paru hommasse. Sous le regard ahuri de Colinéus, Biff,
à l'aide de sa pelle, lui aplatit la tête dans les
épaules et lui décapsula un mamelon. Ce sein,
inopinément rétréci, se vida de son sang et de sa
graisse tel un abscès éclaté ou un volvan crachant sa
lave. Bientôt, ce symbôle de la féminité ne fut plus
qu'un vague bout de torchon desséché. Biff termina la
pauvre jeune femme en lui roulant dessus dans un
concert d'os qui se brisent et d'organes qui se
déchiquettent.
Puis, passant un bras velu par sa portière, Biff prit
au vol Paltemps et essaya de lui dévisser la tête. Il
parvint à lui rompre la nuque et le jeta alors hors de
son engin. La tête de Paltemps, qui selon Horion
remuait déjà beaucoup, se trouvait maintenant
transformée en vulgaire culbuto pour enfants.
Biff réussit à en massacrer encore 4 autres avant que
les chevaliers ne s'interposassent efficacement :
- Stop, tocard ! Occupe-toi plutôt de nous !
- Que-nenni, marauds, laissez-nous faire ! rabrouèrent
les 2 mercenaires arrivant au galop sur leur monture.
Vous n'êtes que des incapables. Faîtes en sorte de
mettre les autres à l'abri.
- Bon mettez-vous d'accord, se plaignit Biff. C'est
qui que j'bute maintenant ?
- T'es bon pour le cimetière toi, répondirent les 2
Vengeurs tout en se rengorgeant.
Désireux de sauvegarder ce qu'il restait des
villageois de Tungwatdon, les Métal Warriors
préférèrent laisser leur place et de laisser les 2
mercenaires livrer bataille.
Tandis que sous la direction des chevaliers tout le
monde se dirigeait en lieu sain, ils entendirent
derrière eux des sons à faire vaciller la raison.
C'étaient des sons totalement inconcevables et dont la
simple approche furtive par l'esprit n'aurait eu pour
effet que la catatonie. Les chevaliers furent les
seuls à arrêter leur fuite. Un silence tendu était
dorénavant de mise. Un frisson glacial leur parcouru
le corps comme quand, seul dans l'obscurité, vous avez
l'impression qu'une main inattendue se pose sur votre
bras ou de sentir comme une respiration sur votre
nuque... Toujours paralysés par la tension, ils
perçurent un ZZZZ et virent un projectile passer sur
leur tête et s'écraser un peu plus loin.
La curiosité est un vilain défaut. Nos héros
l'apprirent à leurs dépens. En souhaitant reconnaître
ce mystérieux projectile, ils aperçurent une masse
spongieuse tout à fait informe et sanguinolente. Se
penchant plus attentivement sur l'objet, les
chevaliers découvrirent que cette boule était un
agglomérat de membres humains et de chevaux entremêlés
comme s'ils avaient fusionné. C'était de la bouillie
animale !...
- Mais que s'est-il passé là-bas ? s'interrogea
Artefact. De quoi est donc capable ce Biff ?
Tout à coup, un autre projectile alla s'écraser tout
près d'ici.
- On dirait le cheval du Vengeur Solitaire, dit
Horion.
- Y'a quelque chose de bizarre..., fit Colinéus.
Effectivement. La gueule du pauvre cheval avait été
sauvagement attirée vers l'arrière de telle sorte
qu'elle pénétrait son propre anus ! C'était tout à
fait déroutant. En outre, on pouvait entendre comme un
bruit d'écoulement à cause du sang qui allait de la
tête dans l'anus. Cet afflux de sang boucha le conduit
anal, fit monter la pression jusqu'à ce que la tête
soit éjectée violemment, déroulant alors le corps qui
entra dans une rotation folle et qui expulsa du sang
de ces 2 extrémités dans un PFRRRT infernal à la
manière d'un ballon de baudruche qui se dégonfle...
Les Métal Warriors étaient éclaboussés de sang.
- Mais c'est porc ! constata Horion.
- Il y va pas de main morte ! Quelle boucherie,
s'exclama le Gardien de la Force.
- Regardez ce qui arrive au Vengeur Solitaire, fit le
troisième.
Biff était sorti de son tank-pelleteuse et,
brandissant un glaive à la lame étincelante, il
trancha en 2 le mercenaire qui priait à genoux pour
son salut :
- Le Grand Partage ! tonitrua Biff.
Puis, se retournant vers les chevaliers et se léchant
d'appétit les babines, il regrimpa dans sa machine de
fou : son prochain objectif était les Métal Warriors.