dimanche, janvier 01, 2006

Table des matieres de darkcampus

Table des matieres

Annexe I : Chéron : Une lettre de démotivation
Annexe II : Le petit Longuemare non illustre
Introduction
Avertissements
Chapitre 1 : Une apparition angelique
Chapitre 2 : Une cruelle Desillusion
Chapitre 3 : Resurrection par la craie
Chapitre 4 : Au coeur des tenebres
Chapitre 5 : Chaos
Chapitre 6 : Les Metal Warriors
Chapitre 7 : Combat pour une princesse
Chapitre 8 : Une bien etrange affaire
Chapitre 9 : L'illusion mise a sac
Chapitre 10 : Le photon enrage
Chapitre 11 : Mirage O desespoir
Chapitre 12 : La mort a petit feu
Chapitre 13 : Sales betes !
Chapitre 14 : Le bestiaire maudit
Chapitre 15 : Dégénérescence événementielle
Chapitre 16 : La trilogie révélations – 1ère partie
Chapitre 17 : Manquant
Chapitre 18 : Manquant
Chapitre 19 : Manquant
Chapître 20 : Ennuis à gogo
Chapitre 21 : Maëlle fait son intéressante.
Chapitre 22 : Compte à rebours
Chapître 23 : Alliance de circonstance
Chapître 24 : Trop beau pour durer
Chapître 25 : Un nouveau départ
Chapître 26 : La loi de la concurrence
Chapître 27 : Temps mort
Chapitre 28 : Bienvenue en Enfer
Chapître 29 : Springman
Chapître 30 : Horreur : définitions
Chapître 31 : Promenons nous dans les bois.
Chapître 32 : Biff mérite des baffes.
Chapitre INEDIT (non termine)

lundi, mai 03, 2004

Chapitre INEDIT (non termine)

Le plan de secours était à peine décidé que les équipes partaient tous azimuts vers les seuls endroits ou ils pouvaient les retrouver intacts : les sous-sol de Darkcampus.
Seule voie dirigée vers les entrailles de la Terre, les caves suintaient le mal et, les équipes constituées finalement d’amateurs en culotte courtes s’appuyaient sur des indices qui au premier abord n’était as évident, des taches de sang suintaient sur les murs, des taches ténues et à peine visibles, mais pourtant l’équipe principale constitué du prof de chimie minérale de licence de chimie et du directeur de la faculté des sciences avaient constatés ces marques et suivaient le chemin directement tracé.

- J’aime le sang humain dit le professeur, il me rappelle les partiels que je donne à mes élèves
- Moi c’est pareil, il me faut ma dose de sang quotidienne sinon je défaille répliqua le président simplet

Un élève qui les accompagnait découvrait une facette bien étrange de ces professeurs, il les savait pénibles et non intéressants mais il n’avait pas décelé en eux une ressemblance même lointaine avec ces monstres qu’il avait pu imaginer grâce aux mangas qu’il lisait dans son supermarché habituel.
L’ambiance était glauque et rappelait à cet enfant innocent les entrailles d’un monstre qu’il avait pu voir au muséum d’histoire naturelle : la mammouth arachnoïde.
Les tâches de sang perlaient désormais, preuve que sa densité était beaucoup plus forte qu’avant, l’odeur était infecte et sentait le varech laissé à l’abandon dans une poubelle depuis des semaines. Ils avançaient prudemment comme si un danger imminent les attendait au bout de ce long couloir. Soudain, ils entendirent un bruit sourd venir de l’autre côté du mur.
Ils s’approchaient de la paroi quand soudain l’élève ingénieux eut l’idée de poser sa main frêle et délicate dans trois trous creusés dans le mur.
Un mécanisme se déclencha alors et une sorte de porte s’ouvrit à moitié, l’espace était suffisant pour laisser passer un homme de petite taille. Ils pénétrèrent précautionneusement dans ce passage curieux que ni l’élève ni les professeurs ne connaissaient.
La scène qu’ils découvraient maintenant était extraordinaire, on aurait dit une salle de jeux, mais de jeux sadiques et malsains, des instruments contendants étaient disposés sur des tables et, chose curieuse, des cartes à jouer étaient partout présentes, en poster, sur les tables, sur le sol, bref il y en avait partout. Toutes ces cartes avaient leur bord tachés de sang

- Qu’est ce que c’est que ce bordel dit le doyen avec ferveur
- Peut être une salle des tortures lança l’autre professeur
- Mais non, on voit que vous êtes complètement déconnectés de la réalité répliqua l’élève. Il s’agit vraisemblablement d’une salle de repos qui avait été construit bien avant votre venue. En ce temps là les étudiants pouvaient s’épanouir, étudier et se divertir en n’étant pas constamment brimé par des professeurs imbus de leurs personnes
- Modérez votre langage jeune homme dit le doyen
- Oui c’est vrai ça, bon le professorat n’est qu’un gagne pain pour nous mais de là à dire que nous vous martyrisons, il y a un pas !
- Souvenez vous de la courbe de Gauss contra l’élève !

(Le lecteur, s’il veut comprendre, pourra ardemment se référer à l’Annexe I de ce roman, Chéron : une lettre de démotivation)

dimanche, mai 02, 2004

Chapître 32 : Biff mérite des baffes.

Comme pour jouir du carnage auquel il allait
consenscieusement s'activer, Biff s'autorisa quelques
secondes d'attente avant de foncer sur nos amis. Ce
qui permit à ces derniers de voir à quoi ressemblait
cet héboïdophrène.
Biff n'était pas du genre beau garçon. Dès les
premiers instants d'observation, n'importe quel
individu aurait porté son attention sur l'imposante
caroncule cinabre qui ornait sa tête telle une
marotte. Ce couvre-chef tellement incongru lui donnait
une apparence ubuesque voire même presque sympathique
n'eussent été ses yeux fielleux aussi peu engageants
que des têtes de clous et qui trônaient au centre d'un
faciès rubicond reflétant à un tel point la pure
démence qu'on aurait pu l'imaginer sorti directement
des plus profonds et des plus obscurs recoins de
l'Enfer. Là où même la moindre parcelle de sensibilité
de coeur et d'esprit n'a plus lieu d'être.
Son visage était pourvu d'une mâchoire prognathe
garnie d'empuses diverses, et arborant en permanence
un sourire édenté de sadique. Son appendice nasal
n'était rien d'autre qu'un bec galbé et subulé de
carnassier. Ses oreilles en feuilles de chou,
suppurant sans discontinuité du canal auditif, étaient
au coeur du développement de plantes uligineuses qui
s'entrelaçaient et se repliaient sur elles-même telles
les pattes d'une araignée que l'on vient de piétiner.
Quant à sa chair, elle était gonflée et parcourue
d'innombrables balafres comme témoins de ses croisades
meurtrières au sein de Darkcampus.
Biff étant dans l'habitacle de son tank-pelleteuse,
seule sa tête de dingue était visible mais c'était
déjà plus qu'il n'en fallait à nos amis pour leur
faire naître des grimaces de dégoût. Et à un moment,
tous furent tentés de se couvrir la tête de ses mains
comme pour se prémunir d'une telle source de
malfaisance. La fuite leur semblait interdite.
- Foutons le camp! hurla soudainement Artefact.
A ce cri, Biff enclencha une vitesse et s'avança en
trombe vers le petit groupe. Avec une haine démesurée,
une haine de frustré de tout, il semblait avancer sans
rémission aucune, la victoire lui semblant acquise.
- OUARRRR ! Je vais tous vous buter!
- Quel vocabulaire indigent, nota Colinéus.
- Ahhhh !... ça sent le destop et l'antikal, crut bon
de souligner Horion. Mais à quoi il se parfume ce type
?
- Organisons la fuite, gueula Artefact. Nous nous
devons de protéger les villageois.
Hélas, ce fut carrément impossible. Biff exsudait une
telle puissance et un tel charisme malsain que tous
les villageois se mirent à courir dans tous les sens,
échappant au contrôle des chevaliers. Si bien qu'avec
sa rapidité et sa dextérité, Biff n'eut aucun mal à en
choper quelques uns et ceci sans que les Métal
Warriors pussent tenter quoi que ce soit.
Sa première victime fut la femme à la poitrine
provocante, celle à côté de qui même Maëlle aurait
paru hommasse. Sous le regard ahuri de Colinéus, Biff,
à l'aide de sa pelle, lui aplatit la tête dans les
épaules et lui décapsula un mamelon. Ce sein,
inopinément rétréci, se vida de son sang et de sa
graisse tel un abscès éclaté ou un volvan crachant sa
lave. Bientôt, ce symbôle de la féminité ne fut plus
qu'un vague bout de torchon desséché. Biff termina la
pauvre jeune femme en lui roulant dessus dans un
concert d'os qui se brisent et d'organes qui se
déchiquettent.
Puis, passant un bras velu par sa portière, Biff prit
au vol Paltemps et essaya de lui dévisser la tête. Il
parvint à lui rompre la nuque et le jeta alors hors de
son engin. La tête de Paltemps, qui selon Horion
remuait déjà beaucoup, se trouvait maintenant
transformée en vulgaire culbuto pour enfants.
Biff réussit à en massacrer encore 4 autres avant que
les chevaliers ne s'interposassent efficacement :
- Stop, tocard ! Occupe-toi plutôt de nous !
- Que-nenni, marauds, laissez-nous faire ! rabrouèrent
les 2 mercenaires arrivant au galop sur leur monture.
Vous n'êtes que des incapables. Faîtes en sorte de
mettre les autres à l'abri.
- Bon mettez-vous d'accord, se plaignit Biff. C'est
qui que j'bute maintenant ?
- T'es bon pour le cimetière toi, répondirent les 2
Vengeurs tout en se rengorgeant.
Désireux de sauvegarder ce qu'il restait des
villageois de Tungwatdon, les Métal Warriors
préférèrent laisser leur place et de laisser les 2
mercenaires livrer bataille.
Tandis que sous la direction des chevaliers tout le
monde se dirigeait en lieu sain, ils entendirent
derrière eux des sons à faire vaciller la raison.
C'étaient des sons totalement inconcevables et dont la
simple approche furtive par l'esprit n'aurait eu pour
effet que la catatonie. Les chevaliers furent les
seuls à arrêter leur fuite. Un silence tendu était
dorénavant de mise. Un frisson glacial leur parcouru
le corps comme quand, seul dans l'obscurité, vous avez
l'impression qu'une main inattendue se pose sur votre
bras ou de sentir comme une respiration sur votre
nuque... Toujours paralysés par la tension, ils
perçurent un ZZZZ et virent un projectile passer sur
leur tête et s'écraser un peu plus loin.
La curiosité est un vilain défaut. Nos héros
l'apprirent à leurs dépens. En souhaitant reconnaître
ce mystérieux projectile, ils aperçurent une masse
spongieuse tout à fait informe et sanguinolente. Se
penchant plus attentivement sur l'objet, les
chevaliers découvrirent que cette boule était un
agglomérat de membres humains et de chevaux entremêlés
comme s'ils avaient fusionné. C'était de la bouillie
animale !...
- Mais que s'est-il passé là-bas ? s'interrogea
Artefact. De quoi est donc capable ce Biff ?
Tout à coup, un autre projectile alla s'écraser tout
près d'ici.
- On dirait le cheval du Vengeur Solitaire, dit
Horion.
- Y'a quelque chose de bizarre..., fit Colinéus.
Effectivement. La gueule du pauvre cheval avait été
sauvagement attirée vers l'arrière de telle sorte
qu'elle pénétrait son propre anus ! C'était tout à
fait déroutant. En outre, on pouvait entendre comme un
bruit d'écoulement à cause du sang qui allait de la
tête dans l'anus. Cet afflux de sang boucha le conduit
anal, fit monter la pression jusqu'à ce que la tête
soit éjectée violemment, déroulant alors le corps qui
entra dans une rotation folle et qui expulsa du sang
de ces 2 extrémités dans un PFRRRT infernal à la
manière d'un ballon de baudruche qui se dégonfle...
Les Métal Warriors étaient éclaboussés de sang.
- Mais c'est porc ! constata Horion.
- Il y va pas de main morte ! Quelle boucherie,
s'exclama le Gardien de la Force.
- Regardez ce qui arrive au Vengeur Solitaire, fit le
troisième.
Biff était sorti de son tank-pelleteuse et,
brandissant un glaive à la lame étincelante, il
trancha en 2 le mercenaire qui priait à genoux pour
son salut :
- Le Grand Partage ! tonitrua Biff.
Puis, se retournant vers les chevaliers et se léchant
d'appétit les babines, il regrimpa dans sa machine de
fou : son prochain objectif était les Métal Warriors.

samedi, mai 01, 2004

Chapître 31 : Promenons nous dans les bois.

Jay, Magheor, Rei, Hankan et Tique étaient donc
parvenus à persuader Maëlle de se lever très tôt et de
les accompagner dans les bois dans le but de faire une
surprise à leur papa. En chemin, les enfants
expliquèrent à celle qui bougonnait dans sa barbe pour
avoir été injustement privée de sommeil réparateur,
que cette surprise consistait à mettre la main sur des
fleurs aux propriétés bien étranges. Peu avant l'aube
et sous certaines conditions météorologiques, ces
Tarjas ou bien encore ces Délices de la Nuit comme
elles étaient appelées, laissaient perler le long de
leurs pétales un liquide délicieusement odoriférant
dont l'injection sous cutanée promettait de planantes
évasions spirituelles, de douces sensations
psychédéliques ainsi qu'un état de bien être
euphorique. Ce qu'adorait par dessus tout Springman.
- Il faut faire vite, ordonna Jay. Le soleil va
bientôt se lever et on a toujours pas trouvé de
Tarjas. N'oubliez pas que liquide perd de toute son
efficacité s'il touche le sol avant d'être recueilli.
Mais tandis qu'ils venaient de traverser un talus, Jay
en tête et Maëlle fermant la marche, tous furent
submergés par une vague d'odeur pestilentielle qui
rappelait celle de la charogne.
- POUAH ! se plaignit Hankan. C'est quoi l'origine de
cette saleté ?
- Regardez, on dirait que ça vient de par là-bas,
indiqua Rei d'un mouvement de tête en direction de
branchages qui étaient secoués sans ménagement à
seulement quelques pas.
Après quelques secondes d'une angoisse et d'une
tension extrêmes, le fauteur de troubles apparut à nos
amis.
- Heu... attendez mais là faut qu'on m'explique laissa
échapper perplexe Magheor alors qu'il plissait les
yeux en regardant le nouveau venu.
Hélas pour lui, personne n'était en mesure de lui
fournir la moindre explication quant à la façon pour
la moins extraordineire avec laquelle la créature se
déplaçait. Puisqu'en effet, celle-ci "marchait" la
tête en bas, ses pieds dirigés vers le ciel... Et ces
derniers, tout en s'appuyant sur l'air, étaient
déplacés de telle sorte qu'ils suivaient la géologie
terrestre si bien que sa tête rasait toujours le sol
mais sansjamais le toucher. Tout cela semblait réduire
à néant tous les fondements même de la physique.
- Ah, ce qu'il est laid en plus, grimaça Rei.
Rien n'était plus vrai. Cette créature définissait à
merveille la notion de monstre, exactement comme
l'équipe de France de football définit la notion de
victoire. Effectivement, son corps, de forme
humanoïde, n'était qu'un amas de bestioles
grouillantes et rampantes : des bousiers, des
nécrobies, des nécrophores & Co. fourmillaient
frénétiquement sur toute la surface , ne laissant rien
entrevoir de ce qui eût pu ressembler de près ou de
loin à de la chair. En fait, seuls ses yeux furibonds
et glacials étaient visibles.
La présence de ces insectes répugnants n'était pas le
fruit du hasard, mais le fruit d'un pacte conclu
depuis bien longtemps, et que les 2 parties s'étaient
évertuées depuis à respecter pour le bien être de
chacune. Ainsi donc, en échange des pouvoirs
supranormaux que donnaient ces bestioles à leur hôte,
celles-ci se nourrissaient de ses tissus adipeux et de
toutes les protéines qu'il emmagasinait par
l'injection de cadavres.
- C'est Micantecutli, songea Maëlle. Le maître des
Goules.
Toutefois, cela faisait sûrement longtemps que
Micantecutli ne devait rien avoir mangé tant sa
constitution physique semblait souffreteuse comme
atteinte de cachexie. Il devait par conséquent se
dépêcher de passer à table sous peine d'être lui même
dévoré par ses insectes.
- HHHHHHHH..., souffla-t-il.
Pour le malheur de nos amis, à ce souffle fut joint
sans obligation d'achat une odeur âcre de putréfaction
et de moisissures.
- Bon sang, quelle haleine d'étable, s'épouvanta
Maëlle. Je veux bien être tolérante mais là il y a
quand même de l'abus.
Cette puanteur ajoutée à l'aspect tout à fait
repoussant de Micantecutli furent plus que suffisants
pour convaincre les 5 bambins de se carapater bien
vite, Maëlle sur leurs talons.
Cependant, alors qu'ils avaient parcouru près de 200
métres et qui plus est à toute vitesse, ils durent
s'arrêter nets : Micantecutli, en dépit de son
apparente faiblesse physique, se trouvait pourtant
peinardement devant eux, appuyé contre un arbre et
sifflotant joyeusement. Il semblait les attendre là,
eux qui avaient couru aléatoirement à perdre haleine.
- Il est très très fort, se crispa Maëlle.
Reprenant les mots d'une formule célèbre, le maître
des Goules déclara de sa voix enchifrenée :
- Si vous ne venez pas à Micantecutli, Micantecutli
viendra à vous. Je te veux toi, la Maëlle, toi qui a
massacré 5 de mes chers petits. Et contre ces 5 vies,
j'en prendrai 5 en plus de la tienne car poire pour
poire, marteau pour marteau.
Bien que n'ayant pas compris cette argutie, notre
héroïne, de son ton le plus obséquieux, adjura
instamment Micantecutli d'épargner les 5 enfants.
- TSK !TSK ! Que nenni, brocarda-t-il. Je vous veux
tous et sur le champ...
De l'abdomen du démon sortit alors une longue radula
fourchue, verruqueuse, encombrée par endroits de
monceaux de champignons semblables à de vieux brouets,
et qui se déroula tel un fouet pour aller
s'entortiller autour de Jay. Puis en un éclair,
Micantecutli l'attira ainsi vers son ventre et essaya
de l'y enfoncer en le pressant de toutes ses forces
provoquant alors des râclements bouillonnants comme
quand on marche dans de la vase.
Personne n'avait eu le temps de réagir. Seules des
lucilies, excitées par ce mouvement brutal
annonciateur d'un futur festin, virevoltaient et
bourdonnaient tout près de Jay dont les 2 jambes et
une partie du tronc étaient déjà entrés à l'intérieur
de la créature.
- Arrêtez ça ! gronda Maëlle. Ou j'appelle
Springman...
- Springman ? sourit Micantecutli. Avec toutes les
Tarjas que je lui ai apportées, il n'est pas prêt de
sortir de sa transe...
- Mais t'es pas bien dans da tête ! Faut pas faire
ça...
- Oh non... oh ben zut alors, v'la t'y pas que je vais
me faire engueuler maintenant, rit de bon coeur le
Frisky.
- Mais si voyons, c'est mal ce que tu fais, poursuivit
Maëlle. Il n'est pas permis à qui que ce soit d'ôter
la vie à autrui, c'est un bien trop précieux qu'offre
le destin. Pourquoi donc faire de cette vie un enfer ?
Pourquoi cet attrait pour la haine ? Pourquoi ne pas
plutôt vivre dans une simple communion, mère de toutes
les valeurs saines, et jouir de chaque instant ? Et
puis pourquoi...
- Pfffffff..., t'as pas bientôt fini ta logorhée, le
coupa Micantecutli. Tu m'embêtes. Je vais encore mal
digérer et me sentir ballonné.
Notre héroïne n'était pas aussi stupide qu'elle
semblait le montrer. Elle avait su dès le départ que
ses paroles pour un monde meilleur seraient vaines vis
à vis du Frisky. Aussi avaient-elles un objectif
purement dilatoire. Car du coin de l'oeil et grâce à
sa vivacité d'esprit, elle avait aperçu Magheor, Rei,
Hankan et Tique se rassembler et unir leurs mains tout
en prononçant un flot de paroles inintelligibles. Elle
avait soupçonné dès lors que Springman leur avait
inculqué quelques tours de sorcellerie.
Et elle avait raison. Micantecutli, amusé par Maëlle,
avait stoppé son ingestion et ne remarqua pas non plus
la boule de feu qu'avait créée les 4 enfants et qui le
frappa en pleine tête. Durement atteint, il dut lacher
sa proie et durant un bref instant, tous les insectes,
effrayés, se séparèrent de son enveloppe charnelle de
telle sorte que nos protégés eurent le temps de voir
que ce corps n'était que de la cellulite, rien d'autre
que de la cellulite, restes retraités de tous les
cadavres dévorés...
Nos jeunes amis crurent bien avoir vaincu.
Malheureusement pour eux, le corps, si l'on peut dire,
de Micantecutli se reconstitua, et dans une furie
totale, aveugle, il projeta une décharge électrique
vers Tique.
Une décharge électrique que reçut de plein fouet
Maëlle qui, dans un instinct maternel, s'était
déplacée afin de servir d'écran à Tique. Elle fut
envoyée 20 mètres plus loin. Ecrasée contre un tronc
d'arbre. Plongée dans un profond coma...

vendredi, avril 30, 2004

Chapître 30 : Horreur : définitions

Les Métal Warriors et les villageois de Tungwatdon
avaient donc entamé la traversée du Territoire
Pourpre. Ils progressaient vers l'ouest, vers les
Collines Chauves au bas desquelles passait la rivière.
Plus précisément, cela signifiait que cette rivière
empiétait sur le territoire de Biff en un lieu que
lui-même fréquentait rarement étant donné qu'il était
de coutume de rentrer chez lui par l'est. Ce qui d'un
certain côté était une bonne chose puisque Biff,
militant acharné du Parti du Moindre Effort, n'avait
pas pour habitude de s'embarasser et déversait donc
ses victimes le plus près possible de l'entrée. Il
fallait par conséquent un surplus de cadavres pour
qu'il fût amené à entasser ses produits à l'ouest et
ainsi polluer la rivière comme c'était le cas
présentement. Toutefois, le côté négatif de la
situation était que cela impliquait à nos amis de
devoir visiter presqu'entièrement la propriété de ce
malade pour accéder à la fameuse rivière.
Ce dont ils se seraient volontairement passés. Le vent
qui soufflait dans leur direction leur apportait un
air chaud et vicié, et charriait de plus des odeurs de
nécrose et de fiel. Si bien que nos amis eurent bien
du mal à ne pas suffoquer, et il leur fallut un temps
d'adaption avant de poursuivre.
A la vue de cet holocauste qu'aucun acte humain
n'aurait pu occasionner, leurs visages se
convulsèrent, leurs poings se serrèrent et leurs
rythmes cardiaques s'accélérèrent. Ils avaient
l'impression d'être au sein d'une géhenne dont le mal
méprisable qu'elle exsudait était incommensurable, ou
pour le moins incomparable à ce qu'aucun d'entre eux
n'avait déjà connu et ne connaitrait jamais. C'était
un mal semblant issu de la fusion entre les ténèbres
planant sur la fange des premiers âges et de
l'agglomération de tous les stupres spirituels de
l'univers.
Pas un seul centimètre carré du lieu n'était épargné :
partout jonchaient des corps mutilés et complètement
déglingués, des crânes fracassés, des visages livides,
congestionnés et exprimant une douleur dépassant
largement les limites de l'acceptable et du
supportable.
Ici ou là avaient été disposés des amas de chair et
d'os d'où saillaient dans la plus grande confusion des
membres tordus et brisés ainsi que des organes
cisaillés. Ces amas abominables, dont la vision aurait
nécéssité davantage qu'un accord parental
indispensable, et au sommet desquels trônaient des
humains crucifiés et égorgés, tendaient à penser
qu'ils avaient été déposés avec autant de soins
précautionneux que des ordures ménagères jetées en bas
des immeubles dans l'attente d'être ramassées par les
éboueurs.
Notre petit groupe poursuivit malgré tout son chemin
en suivant de bien inquiétantes ornières mais aussi en
pataugeant dans du cruor qui inexplicablement ne
coagulait pas. Quant petit à petit, une plainte tout
d'abord ténue se fit de plus en plus intense jusqu'à
devenir intolérable. Et c'est alors que tout le monde
comprit que quelques corps, pour leur plus grand
malheur, étaient encore tout à fait conscients.
Ceux-ci souffraient mille maux et l'exprimaient à
renfort de gémissements et de cris pitoyables,
suraigus, évocateurs d'une souffrance battant tous les
records du monde. Ces lamentations apocalyptiques
résonnaient aux tympans des chevaliers et des autres,
les perçant presque, et leur procurant la sensation
d'avoir le cerveau embouti par une sarisse ou aliéné
comme l'eût provoqué une myriade de glas obscènes
tonitruant en coeur leur chant funèbre.
Certains parmi le petit groupe se bouchèrent les
oreilles. D'autres, afin de rétrécir leur champ de
vision, se couvrirent le visage des deux mains en
écartant juste deux doigts de telle sorte que seuls
leurs yeux étaient visibles. Mais même ainsi, on ne
pouvait échapper à l'aspect morbide du lieu.
Pris d'une soudaine panique, nos amis pressèrent le
pas, faisant fi des bruits de cartilage se rompant et
de viscères explosant sous leur passage précipité.
Mais tout à coup surgit une main tuméfiée qui agrippa
le pied du dénommé Xor et le fit tomber. Sa figure
atterrit dans un "splash" écoeurant sur une masse
visqueuse, flasque et infecte qui lui entra dans les
narines. Dès qu'il découvrit l'origine de cette chose,
ce fut bien plus qu'il ne pouvait supporter et il
poussa un hurlement d'effroi. Xor venait en effet de
réaliser que sa tête baignait dans les organes d'une
femme morte chez qui on avait fait déclencher une
colpocèle.
Fort heureusement, Xor parvint à surmonter ce choc
assez rapidement. Maintenant, lui et les autres
fixaient le propriétaire de la main malveillante. Il
s'agissait d'un homme à qui on avait arraché les deux
jambes et un bras. Pour se déplacer, il devait donc
ramper sur le ventre selon des mouvements
périlstatiques. Son dos nu était parcouru de
crevasses, signes qu'on l'avait furieusement fouaillé.
Et alors qu'il venait de se retourner, tous purent
apercevoir qu'il avait été émasculé et qu'il était
atteint d'ophtalmie. Dans un effort surhumain et d'une
voix rauque, il demanda un peu d'eau à nos amis.
Horion fut le premier à sortir de l'état cataleptique
dans lequel les avait plongé l'intrusion du
malheureux. Mais alors que le Mélomane lui faisait
avaler une deuxième gorgée, l'estropé fut pris
d'hématémèses et d'expectorations. Puis dans un ultime
suoffle, il cracha sa langue atteinte de glossite.
Quand cette dernière toucha le sol, elle se courba et
se ratatina comme lorsque l'on vient d'écrabouiller
une chenille.
Sans demander leurs restes, nos guerriers repartirent
encore plus vite, habités plus que jamais par l'envie
d'en finir au plus vite. Par bonheur, ils ne tardèrent
pas à apercevoir la rivière. Tout le monde se pressa
de se mettre au travail et d'enlever tous les
macchabées du lit de leur source vitale. C'était un
travail éprouvant, à la fois moralement et
psychologiquement, mais cela devait être fait. Et le
plus vite possible qui plus est afin d'éviter des
ennuis. Evidemment, même en tant que job d'été, cela
n'aurait pas eu un succés fou, sûrement inférieur en
tout cas à la cueillette des framboises ou des
carottes. Mais ils n'avaient pas le choix.
Tandis qu'ils n'en étaient qu'a la moitié, Colinéus et
Irma, la pythonisse de Tungwatdon, eurent des
vibrations précognitives :
- Magnons-nous ! ordonnèrent-ils, Biff arrive ! Il ne
nous reste plus beaucoup de temps.
Le groupe redoubla d'effort, balançant sans respect
les corps afin de ne pas partager leur sort peu
enviable. Ils parvinrent à terminer, et après s'être
assurés de la réussite de l'opération, ils se
dépêchèrent de revenir sur leurs pas.
Mais à bord de son tank-pelleteuse, Biff déboucha de
derrière un enchevêtrement d'os et leur barra la route
en hurlant :
- Ca va saigner ! Je vais tous vous buter ! OUARRR
!...
- Mais que font les deux vengeurs ? s'indigna Guili
pétrifié.
Les chevaliers firent alors face à leurs obligations :
ils se postèrent entre le cinglé et les villageois.
- Nous sommes les Métal Warriors !
- En chantier, je m'appelle Teuse, plaisanta
grotesquement Biff.
- Ha ! Ha ! Ha ! Ce qu'elle est bonne, rigola
Artefact.
- T'es bête ou quoi ?! le gronda Horion en lui
assénant un coup de coude dans l'estomac. C'est pas le
moment de te marrer...
- A l'attaque ! OUARRRRRRRRRRRRRR...

jeudi, avril 29, 2004

Chapître 29 : Springman

A présent que Maëlle n'était plus qu'à quelques pas de
l'étranger qui était assis face à la mer, la tête
entre les genoux, elle n'osait plus avancer. Elle, qui
sans barguigner s'était promptement décidée à aller à
sa rencontre, ne savait plus trop quoi faire.
Devait-elle user de salamalecs en lui adressant la
parole, ou bien devait-elle jouer le rôle de la jeune
fille farouche, rebelle et qui n'avait peur de rien ?
- Heu... bonjour monsieur, parvint-elle à dire sur un
air sibyllin. Je m'appelle Maëlle.
L'inconnu, qui en plus de sa toge blanche sur laquelle
étaient accrochés des petits objets représentant des
fruits et des légumes portait un turban jaune autour
de la tête se mêlant avec ses cheveux légérement
céruléens, se tourna vers Maëlle.
- Et moi Springman ! se présenta-t-il à son tour.
- Oh !... alors ainsi c'est vous qui êtes à l'origine
de ces espaces mirifiques...
- Mouais, on peut dire ça.
Le dénommé Springman regarda fixement et attentivement
¨notre déesse. Mais en fait, il ne la voyait pas. Il
semblait plutôt regarder un point situé au-delà de son
enveloope charnelle, comme s'il sondait son esprit.
Puis, les yeux dorénavant perdus dans le vague, il se
mit à parler. Et pour ce faire, il empreinta un ton
confidentiel. S'il avait souhaité que Maëlle lui
donnât l'absolution, il n'aurait pas agi autrement.
Sur le moment, lui même ne réalisait pas pourquoi il
éprouvait ce besoin si oppressant de se justifier
auprès d'elle. Il le fit pourtant. Et il trouva en la
jeune fille une personne très attentionnée et
compréhensive.
- Oui, je suis le sorcier Springman et c'est par ma
magie que j'ai créé et que je maintiens des espaces
tels que celui-ci à l'intérieur de cette contrée
maléfique. Mais je ne l'ai pas fait par vocation.
Disons sommairement que j'agis ainsi dans le but de me
dédouaner de mes turpitudes passées. En effet, dans ma
jeunesse, à l'époque où nous, les Sumériens, étions un
peuple puissant et fier, je me suis intéressé à la
magie. Hélas, force est de reconnaître que rapidement,
je me suis tourné vers la magie noire. J'ai alors pris
connaissance de la double face de l'univers et par
conséquent des démons parcourant Darkcampus, des
démons dont la noirceur d'âme n'a pas d'équivalent
terrestre. Ces créatures lucifériennes avec qui
j'avais appris à communiquer à travers ce que l'on
appelle des Tunnels d'Existence m'ont séduites : elles
me promettaient une connaissance illimitée en matière
de sorcellerie si je leur offrais des sacrifices
humains. Ce que je fis à maintes reprises durant des
années... pour ma damnation éternelle... des hommes,
des femmes, des enfants... Il en fut ainsi jusqu'à ce
que réalise la souffrance inique et cruelle que mon
provoquait mon ambition imbécile et haïssable. Du jour
au lendemain, je stoppais mes offrandes aux démons
envers qui je devais tous mes pouvoirs. Mais d'une
certaine manière, j'étais lié avec eux, et pour me
punir de mon insubordination et de ma trahison, ils
m'ont condamné à habiter à jamais leur dimension. Et
malgré ma force toute puissante, alors que je pourrais
être le maître de la Terre, je ne puis échapper à
cette sentence. Mais depuis ce jour, moi qui suis
immortel, je m'évertue à troubler leurs plans
machiavéliques, d'où la naissance de ces espaces qui,
s'ils peuvent apporter seulement un peu de réconfort
et de joie aux hommes de Darkcampus, m'aident à
oublier mon passé peu glorieux.
- Et c'est sans doute pour ça que si quelque part Dieu
existe, il vous a déjà pardonné, lui confia Maëlle en
souriant.
- Je vous remercie pour votre sollicitude, lui dit-il
en lui retournant son sourire. Seulement, je ne suis
pas un thaumaturge et je me pose depuis quelques temps
des questions d'ordre eschatologique. Je doute
effectivement de pouvoir lutter encore très longtemps
contre cette justice immanente de Darkcampus. En
particulier à cause du fait que je sens l'atmosphère
du lieu s'assombrir et se faire de plus en plus
menaçant : les forces du mal n'ont jamais été aussi
fortes qu'aujourd'hui, il flotte dans l'air comme des
perturbations malfaisantes annonciatrices d'un chaos
prochain. Les démons deviennent plus forts et je sais
que certains parmi eux sont déjà parvenus à franchir
mes barrières énergétiques.
- AAAHHHAAAAAAAAAAAAA..., bâilla Maëlle, finalement
lassée par le discours de Springman.
- Oh, mais je vois que vous êtes fatifuée. Très bien,
je vous invite chez moi. J'ai une charmante maison en
plein centre de la Forêt Enchantée. Venez avec moi.
Une fois arrivée devant la maison en question, Maëlle
dut reconnaître que son aspect propre et silvestre
était pour le moins chaleureux.
Quand soudainement et sans prévenir déboulèrent de la
porte d'entrée 5 bambins que Springman présenta comme
étant ses enfants. Ils s'appelaient Jay, Magheor, Rei,
Hankan et la petite dernière Tique. Tous se
précipitèrent vers leur père, le visage vultueux. A ce
sujet, le sorcier expliqua à la première admiratrice
de JTG que ces larmes étaient dûes à la disparition
inexpliquée dans l'après-midi de leurs 4 petits
compagnons de jeu : des chatons tendres et dodus. Bien
évidemment, tout en réprimant un rot, souvenir
savoureux de son dernier repas, Maëlle feigna de
partager la peine des 5 enfants, ce dont ces derniers
lui furent fort gré. En fait, mis à part Tique, tout
ce petit monde sympathisa très vite avec la nouvelle
venue et sa seule présence suffit à soulager leur
peine et à agir sur eux comme un lénitif. Du reste,
Jay, Magheor, Rei et Hankan commencèrent à lui
préparer un dîner chaud et copieux ainsi qu'un lit
douillet.
A l'écart de ce chambard, Maëlle apprit auprès de
Springman que la mère de ces chérubins était décédée
récemment suite à l'intrusion d'une créature tout près
de là. Le corps méconnaissable qu'en avait fait le
démon avait été découvert par Tique. Depuis ce jour,
celle dont le jeune âge nécessitait le plus la
présence d'une mère, avait perdu l'usage de la parole
et vivait dans son monde d'autiste. Même son puissant
père ne parvenait pas à l'aider à surmonter ce choc
psychologique.
Après un joyeux repas, tout le monde finit par aller
se coucher. Cette nuit-là, seule Tique ne dormit pas,
trop bouleversée par Maëlle qui avait fait ressurgir
en elle des sentiments oubliés...
Aux premières lueurs du jour, les 5 enfants
réveillèrent doucement leur invitée et l'incitèrent à
les suivre dans les bois :
- C'est pour faire une surprise à Papa, lui souffla
Jay.
Maëlle ne sut refuser, en dépit de son attachement
génétique aux grasses matinées.

Non loin de là, Micantecutli pleurait sur la mort de 5
de ses serviteurs, et un seul mot obsédait son esprit
: "vengeance" !
Il franchit la barrière d'énergie.

mercredi, avril 28, 2004

Chapitre 28 : Bienvenue en Enfer

Les 2 cavaliers hâbleurs et atrabilaires étaient partis en avant, pour le plus grand bonheur des Métal Warriors en qui la propension à supporter les sarcasmes et les rodomontades n'étaient pas très développée.
La nuit était tombée maintenant. Pourtant, un peu plus loin au nord, dans la direction qu'empruntait ce groupe d'humains, il brillait comme une étrange lueur, à la fois fantomatique et nitescente, qui semblait sortir du sol et dont la teinte incarnate ne présageait rien de bien fameux. Les chevaliers devinèrent qu'ils n'étaient plus très loin du
Territoire Pourpre, le territoire de Biff.
Au cours du trajet, ces derniers furent intrigués de constater qu'ils s'étaient mis à suivre un étroit corridor aux flancs escarpés et marmoréens. A ce propos, Guili les informa que leur rivière avait suivi ce chemin même en des temps reculés, ce qui avait eu pour effet de donner naissance en ce sol poreux à un petit canyon. Suite aux aléas du temps, le lit de la rivière s'était vu déplacer et passait dorénavant plus à gauche, au bord de la Forêt Enchantée qui bordait l'inconnu de l'océan.
Toujours est il que ce canyon était l'itinéraire le plus direct pour se rendre dans le territoire de Biff. La propriété de Biff qui d'ailleurs commençait dès après l'extrémité septentrionale du canyon. Et au fur et à mesure que Guili et les siens se rapprochaient de cette extrémité, ils s'étaient faits de plus en plus taiseux comme si l'angoisse avait opéré sur leurs cordes vocales un acte érugineux. Toutefois, seuls et un peu en retrait, Colinéus et la femme aux seins cyclopéens laissaient échapper quelques rires complices. Le Gardien de la Force, qui éprouvait toutes les peines du monde pour seulement apercevoir encore davantage de cette poitrine au ballottement provoquant, ne réussit qu'à attraper un début de torticolis et à amuser la très rouée jeune femme. Cependant, fort de ses innombrables échecs affectifs vécus dans le Vrai Monde, Colinéus savait pertinemment qu'il n'avait plus à attendre très longtemps avant que sa désirée ne cédât à ses avances et pouvoir ainsi soulager ses idées libidineuses.
Quant aux deux autres Métal Warriors, dans l'attente d'actions à venir et vu qu'ils ne trouvaient plus personne avec qui s'entretenir, ils s'occupaient comme ils pouvaient. Horion ne quittait pas du regard Paltemps et sa tête montée sur ressort dont le balancement contredisait toutes les lois physiques qu'ils avaient encore souvenir et qu'il avait médiocrement tenté d'assimiler dans les livres
poussiéreux et abstrus de la bibliothèque de son université. Artefact, pour sa part, très affecté su sentiment d'avoir été honni par les 2 cavaliers, imaginait quelles tortures il infligerait à ceux qui avaient osé porter la main sur son illustre personne. Tel était l'état d'esprit de nos champions quand, entre 2 coudes rapprochés, la petite troupe se trouva face à face avec une arche purpurine et pantagruélique dont les piliers malveillants de par les sigles obscènes qui les sillonnaient pareillement à des rides étaient encastrés dans la pierraille. Du sommet de
l'arche et tels des tentacules de plusieurs centaines de pieuvres aux âmes corrompues, retombaient des lianes desséchées et recouvertes d'épines au bout desquelles suintait un liquide bistre et glutineux comme issu directement du limon originel. Ces lianes, ou quoique ce fût d'autres, étaient agitées de mouvements frénétiques donnant ainsi l'impression de vouloir happer tout ce qui eût pu passer à leurs proximités afin de nourrir invariablement l'entité invisible à qui elles appartenaient, et dont on pouvait ouïr malgré la distance les bruits de succion spumeux de sa bouche affamée.
Heureusement pour le petit groupe, les 2 vengeurs étaient manifestement déjà passés ici car il était clair qu'on avait fraîchement coupé les lianes qui auraient pu entraver leur marche.

- Hum..., voici la porte d'entrée du territoire de Biff, crut bon de préciser Guili d'une voix grumeleuse.

- Hé Horion, t'as vu ce qui est marqué tout en haut ? demanda Artefact pétrifié.

- Oh mon Gnôle ! fit le Mélomane.
- "Vous qui pénétrez ce lieu, abandonnez tout espoir.", lut à haute voix Colinéus.

Cette phrase à l'écriture cunéiforme était encore pire qu'un avertissement. Elle ne laissait entrevoir aucune voie de secours comme si la mort était un fait entendu pour quiconque franchirait cette porte, semblable à la marque indélébile d'un fer chaud sur un quartier de bœuf. Qui plus est, elle provoquait sur tous ceux qui la fixaient d'en bas un sentiment profond d'abattement, de désespoir et leur inoculait perfidement les germes de la peur, du doute et de la perte de toute confiance en soi.
Mais en aucun cas, en dépit de la vague d'effroi et des ondes négatives qu'elle véhiculait, cette phrase n'aurait pu agir telle une impedimenta chez les hommes que Guili avait précautionneusement sélectionné dans son village et encore moins chez les Métal Warriors dont la sapience acquise au fil de leurs aventures leur permettait d'échapper à toute faiblesse mentale de ce genre.

Subséquemment, tout le monde sans exception s'avança droit et infaillible vers l'arche comme l'aurait fait un homme fermement résolu à demander sa fiancée en mariage. Toutefois, en traversant ce monument, personne n'osa porter son attention sur les dessins qui recouvraient principalement l'intérieur des piliers car à la seule sensation de les frôler, cela suffisait à raidir les muscles ainsi qu'à donner une chair de poule glaciale et à faire parcourir le long du corps des picotements comme si celui-ci s'était transformé en autoroutes pour iules et scolopendres.
Une fois l'arche traversée et le coude suivant franchi, le canyon prit brutalement fin... et alors s'offrit devant les yeux écarquillés de ces humains une partie du Territoire Pourpre, un domaine de désolation auprès duquel les massacres engendrés par des guerres nucléaires auraient conféré un juste reflet. Partout gisaient des dépouilles pourrissantes d'hommes et de créatures parfois encore en vie, mais également d'innombrables amoncellements d'os comme si un adepte de scapulomancie avait voulu prédire la vie jusqu'à la fin des temps. Tout était de la couleur du
sang dans un espace d'à peu près 10 hectares.
Les chevaliers et les autres n'avaient pas le choix : ils devaient avancer dans cet espèce d'hypogée à l'air libre qui dégageait des relents indicibles de vie quittant ou ayant quitté des corps dépourvus de matières balsamiques.
La gorge sèche, les yeux tremblotants au bord des larmes et la peur au ventre, ils commencèrent leur périple dans le territoire de Biff qui selon toute vraisemblance était absent... du moins pour l'instant !