dimanche, avril 11, 2004

Chapitre 11 : Mirage O desespoir

Lassés par tant de barbarie, ils poursuivent leur périple plus avant et cette fois, les combats diaboliques auxquels ils avaient pris part allaient peut être aboutir à une destruction finale de ces mauvais esprits qui, et ils le sentaient de plus en plus, habitaient les murs de cet endroit maléfique …
Baguenaudant dans ce lieu infecte, ils aperçoivent soudain une oasis de réconfort, ici, perdue dans cette sphère étrange et irradiée, un petit coin de paradis plein de verdure, des papillons survolaient l’endroit avec un air satisfait, des marmottes gambadaient penaudes agitant leurs queues pour montrer leur bien être, des canards au regarde plein de satisfaction piaffent dans la marre faite d’eau transparente et d’aspect fort potable.
Nos héros échaudés par la ruse et l’esprit malin de leurs précédents adversaires doutaient qu’un tel endroit puisse exister en ce lieu démoniaque.
Sur les murs était écrit à multiple reprise « SIC GORGIAMUS ALLUS SUBJECTUS NUNC », nos héros avaient une culture phénoménale mais il n’en étaient pas moins homme et comme chacun d’eux, ils avaient des faiblesses. Seul Horion avait fait une semaine de latin dans une classe de neige il y avait deux cent ans et les souvenirs de cette langue étaient bien entamés.

- nous voulons manger en nous asseyant, dit plein de fierté Horion
- Ne trouves-tu pas cette phrase un peu bizarre ?, s’enquit Colinéus
- Bah de toute façon, l’endroit est accueillant, s’exclama Artefact

Les trois compères, ivres de repos et finalement éprouvés mentalement par tant de combats, s’assirent là, pèle-mêle, oubliant les atrocités qu’ils avaient pu vivre au cours de ces dernières heures. Des tables et des chaises, des bancs aux allures sympathiques, des tableaux entachés de cette écriture, une grande baie vitrée était posée à même le sol et l’on pouvait y voir tout le paysage de darkcampus mais sous un angle différent, on aurait dit que le sol était clément et on pouvait apercevoir par endroit de la verdure, ce qui ne pouvait plus être suite au tremblement de terre …
Mais nos amis étaient là bien installés, ils avaient trouvé une bouteille de gin, du sucre, des olives, du Gini 15 ans d’age et de la ficelle de cuisine.

- Vous savez à quoi je pense, dit d’une voix assurée Colinéus
- Evidemment ! s’exclama Artefact
- Un petit Grégory , enchaîna Horion

Cette tradition séculaire n’était pourtant pas glorieuse et montrait finalement que même chez les héros du bien, le côté obscur pouvait triompher …
Le petit Grégory était parti d’un fait divers de la première ère : le meurtre d’un petit garçon non élucidé. Le temps nivelant les passions, les ivrognes se mirent à concocter en cœur des petits Grégory. Le principe en était simple, il s’agissait de mettre du gin dans un verre, de faire sa petite victime (le morceau de sucre attaché à l’olive par la ficelle de cuisine) et de plonger le petit corps, le morceau de sucre représentant le leste qui servait à plonger le cadavre dans le lac (gin + gini) Le premier dont le corps remontait avait perdu et devait repayer une tournée puisqu’il avait mal ficelé son cadavre …
Ils se mirent à faire tranquillement leur petit Grégory. Artefact plongea le sien puis ce fut au tour de Colinéus et enfin Horion balança négligemment le petit corps dans ce qui devait être sa tombe.
Les trois petits cadavres étaient maintenant plongés dans le liquide.
L’esprit de Colinéus était frappé par la grosseur des bulles qui semblaient grossire à vue d’œil. Pris de panique, les trois héros s’enfuirent en vitesse de la salle, les petits corps remontaient maintenant à la surface et un curieux mécanisme se produisit alors, les bulles formaient en fait un gaz qui s’était propagé dans toute la pièce et devait déclencher un mécanisme diabolique, une sonde était posée à même le sol et captait la quantité de gaz déversé dans la pièce ; à un taux limite, il devait actionner une trappe qui aurait du conduire nos héros dans une bouche béante camouflée à l’intérieur de la baie vitrée.
Soulagé, les trois comparses regardèrent le trou laissé par la baie vitrée et ils soupirèrent exactement au même instant …
Un Maugéraptor, petit animal vicieux et craintif vint les trouver et leur dit ceci :

- Misérables esclaves, gniark, votre culture n’est pas à la hauteur de vos exploits, gniark, la phrase barbouillée sur les murs voulait, gniark, dire ceci : « Nous aimons nous repaître de ceux qui voulaient nous soumettre »

A ces mots le doute sur la dangerosité du lieu n’était plus permis, désormais ils savaient que la fin de cette histoire pouvait être plus tragique qu’ils ne le pensaient auparavant …