jeudi, avril 08, 2004

Chapitre 8 : Une bien etrange affaire

Après l’attaque inéluctable des héros du Mal, Maëlle en un éclair s’extirpa des griffes crasseuses du J.T.G. modifié ; la puissance vénéneuse d’un tel monstre n’était sans doute pas invincible et après tout, les heures de plénitudes et de grâce qu’elle a vécu auraient pu corrompre une âme comme la sienne.
S’enfuyant allègrement de darkcampus, elle ne se rendait pas compte de la puanteur du lieu, elle courrait éperdument et désespérément vers un îlot imaginaire où elle aurait pu être à l’abris.
L’espace et le temps semblaient dilués, ses cours de mécanique relativistes faits par un certain Roswell (peut être que ce surnom donné à ce professeur était après tout le signe d’une prémonition …) ne lui servaient plus à grand chose puisque les fondements mêmes de la théorie de la relativité s’effondraient sous ses yeux … elle voyait les arbres aller plus vite que la vitesse de la lumière et plus elle accélérait et plus la route la reprenait. Les effluves devenaient insupportables, ressemblant à du varech qui pourrissait dans des poubelles depuis la nuit des temps …
Soudain elle fut projetée vers le haut et fut prise de spasmes violents, une créature digne de ses pires cauchemars la soulevait inexorablement vers son nid ; c’était de nouveau une créature du mal : la créature volante et violente : Icarios. Mi-homme mi-pégase, il sentait tellement fort qu’une vague de chaleur étouffante accompagnait sa venue. Des moignons poussaient sur son dos, des lambeaux de chair humaine suintaient de son visage atrocement mutilé. Dans un geste brusque il prit Maëlle et enfonça des serres remplis de poison dans le dos de la pauvre victime. Maëlle étouffant et se recroquevillant ne savait plus quoi faire, toute tremblante elle essaya de parler au monstre dans cette langue étrange qui lui avait inculqué J.T.G. bien des années avant, dans ses rêves les plus fous …

- Longmar ét lha konrie pér sone if illée

L’étrange monstre eut un instant d’hésitation, comment pouvait-elle connaître ce langage si peu pratiqué ? Aurait-elle plus de pouvoir qu’il ne l’avait imaginé ? Le doute s’écarta cependant de son visage et il repris son envol, lui pénétrant plus avant ses serres d’une malignité absolue.

Il lui dit avec une voix pénétrante

- pâ ôtan queu lami cherom

A cette phrase, Maëlle blêmit, n’était-il pas en train de lui demander de passer un pacte avec lui ?
La peur était perceptible jusque dans ses mains tremblantes.

- ngak fnal ment gu un an kan tik

Il lui proposait un « arrangement » moral, il tuerait les héros du mal en échange d’une vie d’esclave avec lui.
Son épouvante cédait la place à un effroi bien pire encore, la suffisance de ce monstre la dégoûtait encore plus que Pénétrator avait put le faire. Une vie d’esclave contre la fin de ses tourments ? Ses souffrances passées ne seraient plus que plaies diluées dans le temps. Elle hésita longuement et contempla le sol qui maintenant n’était presque plus visible.
L’odeur ambiante mélangée à son haleine fétide la faisait trembler et l’empêchait de réfléchir. Elle failli dire oui quand soudain un élément perturbateur entra en scène, il s’agissait d’Artefact accompagné de ses deux comparses. Enfourchant une aile delta, ils arrivaient presque à hauteur de la belle et du monstre, cherchant apparemment en vain les rattraper. L’aile delta emporté par la puissance des trois acolytes ressemblait en fait à un conglomérat, les fixations semblaient se tordre de douleur, la voile en elle même était tendue d’une manière surnaturelle mais les trois hommes semblaient à l’aise sur cet avion de fortune, ils pourfendaient l’air tels des héros antiques.
Icarios apercevant la scène se mit à accélérer de plus belle, Maëlle ne pouvait plus supporter cette souffrance absolue, le mal l’envoûtait et elle savait ses amis condamnés : si l’on comparait leur puissance avec la force d’Icarios, le rapport était d’un facteur cent en défaveur de nos amis.
L’atmosphère était d’une lourdeur insoutenable, tout à coup Artefact envoya vers Icarios un jet de lumière, en bon élément du mal, il l’esquiva et répliqua avec une violence inouïe : il cracha son venin en direction de l’aile delta. Un millimètre plus avant et c’en était fini du trio de choc. L’infecte poison se répandait sur la bote de Colinéus et suintait dans tout l’espace, diffusant une odeur de Mal que les trois héros connaissaient bien ...