samedi, avril 10, 2004

Chapitre 10 : Le photon enrage

Les trois héros décidèrent de sortir de la salle dès que la température du lieu deviendrait supportable, mais ils voyaient dans l’entrebâillement de la porte une ombre curieuse, c’était le spectre de Maëlle, cette douce et jeune enfant semblait comme transformée, elle avait le visage sanieux et parlait dans le vent avec un égotisme qui faisait froid dans le dos, son exorde était en substance les mots suivants : « Moi, Reine de darkcampus et fière de cette condition déclare comme proscrits Nos ennemis suivants : Artefact, Horion et Colinéus. De part cet acte, Je les condamne à subir les pires afflictions jamais infligées à nos esclaves … »
A ces mots, une goutte de sueur perla sur le dos des trois comparses, subiraient-ils une trahison de la part de celle qu’ils aimaient secrètement ?
L’énergie déployée par ce fantôme ressemblait bizarrement à l’aura malfaisant d’Icarios, sa voix caverneuse et cruelle, une couleur verdâtre suintait de son corps.
Pris de panique, Colinéus eu juste le temps de fermer la porte à l’épreuve de toute radiation, le spectre s’était littéralement évaporé laissant des milliards de photons attaquer tout ce qui vibrait dans les parages, autrement dit, toute forme de vie était définitivement annihilée. Par le hublot, ils voyaient ces particules endiablées essayer de les grignoter et qui commençaient à attaquer les parties vulnérables de la porte. La chaleur près de cette dernière était telle que les gants de nos héros commençaient à fondre.

- Plutôt que la passivité choisissons l’action ! dirent en cœur les trois héros

Le continuum espace-temps était en effet propice à la flânerie et cette douceur de vivre, finalement, leur convenait plutôt bien. Le paradoxe que provoquait l’urgence de la situation comparé à l’atmosphère confortable était un fait volontaire de ces photons annihilateurs : tels des Langoliers, ils mangeaient le temps de nos amis, perturbant l’horloge universelle pour les empêcher de réagir avec rapidité et précision. La démente table traçante avait fait son office, les photons étaient cruels et excités à souhait.
La porte avait maintenant cédé sur les coups de boutoir de cette chaleur venue du mal. L’acte de défoncer une porte damnée était pourtant sévèrement puni par la loi de darkcampus, les crédits alloués par les autorités du Mal disparaissaient comme photon dans un trou noir depuis que Pénétrator avait fait construire l’immense sanctuaire à cent lieues de là. Les photons maléfiques suivaient désormais une direction bien définie dans la pièce, ils entouraient maintenant les trois compagnons. Un énorme jet de lumière s’enroulait tel un serpent autour de leurs corps vulnérables, la radioactivité ambiante empêchait en effet le déclenchement du reste de leurs armures et ils ne devaient compter que sur eux même pour vaincre cet ennemi insaisissable. Le danger n’était plus qu’à quelques centimètres de leurs épidermes mais leurs cerveaux étaient en constante ébullition, la noirceur du lieu décuplait leurs idées, Artefact commençait à déployer ses nombres quantiquement magiques les faisant tournoyer dans le sens inverse du lasso photonique !
Les deux mouvements simultanés provoquaient une réaction chimiquement étrange, comme si l’addition de ces deux mouvements circulaires posaient les bases d’un combat extrême. Les fondations d’une sorte d ‘arène s’assemblaient d’une manière surprenante, Artefact faisait un effort surhumain pour contrer la force de rotation des photons enragés.

- La peste si je résiste encore plus de cinq minutes, s’exclama Artefact

A ce moment, les deux héros restés sans voix devant un tel phénomène commencèrent à douter de la puissance de leur collègue : Artefact était-il oui ou non guérit de la profonde blessure que lui avait infligé Icarios ? Son instinct légendaire allait-il faillir à un moment crucial pour nos trois amis ?
Le suspense était à son comble d’autant que les photons sataniques prenaient un malin plaisir à s’approcher désormais millimètre par millimètre afin de goûter chaque particule de temps qui restait à nos amis …
Heureusement, la débrouillardise ne leur faisait pas défaut, ils décidaient de s’unir une nouvelle fois pour vaincre définitivement ces particules de l’enfer. Leurs esprits étaient en communion et ils éprouvaient les uns les autres une sorte de fascination pour l’intelligence qui se dégageait de leurs trois cerveaux réunis. Colinéus eut soudain une idée un peu plus pratique que les autres et ils décidèrent d’un commun accord télépathique de la mettre à exécution …
Artefact devait par des formules mathématiques construire une sorte de four qui allait contenir les diableries.
Aussitôt pensé, aussitôt fait, le récipient était assez large pour contenir un driesbakonozor adulte ce qui, assurément était largement suffisant pour cette horde de photons.
Le récipient était à peine construit qu’une vague de chaleur s’engouffra à l’intérieur créant un gradient de température dans la pièce tellement important que le sol en linoléum concentré reprit sa forme originelle, une matière flasque et caoutchouteuse.

- j’avais mis du soufre pour attirer ces bestioles monstrueuses dis soudain Artefact
- On avait senti !, taquinèrent en cœur Colinéus et Horion.

Nos trois héros ricanaient en cœur mais le combat qu’ils venaient de mener n’avait pas été aussi facile qu’ils auraient pu le croire.
Se contemplant mutuellement, ils regardaient à l’extérieur de la pièce et tout semblait très calme après cette bouffée de chaleur …