mardi, avril 20, 2004

Chapître 20 : Ennuis à gogo

Après la mésaventure du polonouze, Maëlle et Menthalio
se remirent en route et s'employèrent à découvrir un exit à ce labyrinthe qui se prolongeait à n'en plus finir. D'un certain côté, Maëlle semblait plus sereine ou en tout cas beaucoup moins désemparée qu'au cours des derniers événements. Finalement, peut-être s'était-elle faite à l'idée de subir ce cauchemar imposé par une force qu'elle ne pouvait entraver ?
Punisher n'avait-il pas sous-entendu que tel était son destin ? Et dans ce cas, que faire sinon l'accepter, surtout s'il était expiatoire ? Ou alors ce regain de vitalité n'était-il pas dû tout simplement à l'absence d'un monstre à sept têtes, voir à l'absence d'un phallus surdimensionné qu'elle aurait réprouvé même dans ses fantasmes les plus endiablés ? Puis d'un autre côté, Maëlle affichait également une mine farouche comme à l'issue d'un examen raté sur les
propriétes de la matière au contenu certes plus que douteux mais sans toutefois outrepasser le domaine de connaissances essentielles que se doit de posséder tout prétendant à un statut de physicien hors pair. A la vérité cependant, sa physionomie peu engageante résultait de deux choses qui la préoccupaient présentement.

D'une part, elle était tiraillée par la faim. Elle était tellement affamée qu'elle était l'objet de symptômes caractéristiques : teint terreux, tremblements, étourdissements et hourvari en fa majeur de son estomac. Elle aurait ingurgité tout ce qui aurait ressemblé de près ou de loin à de la nourriture, quitte à ce que cela eût une quelconque appartenance physique au restant de la pâtée de son semblant de chien. Même le contenu d'une poubelle l'aurait en cet instant pleinement satisfaite.

Cette nouvelle contrariété elle aussi résolue, Maëlle en trouva une autre ! Décidément, elle était devenue, semble-t-il, très susceptible et très éxigeante. Mais dans le cas présent, c'était on ne peut plus légitime, le problème étant Menthalio. Elle avait de plus en plus de mal à le supporter mais n'osait le chasser car sa présence avait quelquechose de rassurant. De toute façon, il se serait sans doute obstiné à la suivre.

Ne sachant quoi faire, les deux compagnons d'infortune se mirent à errer dans l'unique but de découvrir de quoi manger. Et tandis qu'ils marchaient, le psycho, dont la blessure à l'oreille n'était déjà plus qu'un mauvais souvenir, ne cessait de tourner autour de Maëlle, lui aspergeant ses paroles saoûlantes et injurieuses. De surcroît, tel un masochiste, il se flegellait les cuisses jusqu'au sang à l'aide de ses bras squelettiques. Bref, à lui seul, c'était un véritable cirque ambulant. Dans un premier temps, Maëlle le laissa jouer, persuadée qu'il finirait bien par s'épuiser. Mais au contraire, il semblait si rompu à ce mode de vie qu'il accélèra la cadence, criant,
Courant et se frappant toujours et encore jusqu'à en avoir le souffle court. Maintenant toutefois, Maëlle était au bord de la crise de nerfs, surtout qu'elle avait l'estomac, non pas dans les talons, mais carrément dans le bout de ses orteils. Si bien que ça risquait de barder très prochainement.

- Yep, yep, yep, yep, nop, nop, yep, yep, croassa Menthalio.

Et ensuite :

- Yep, yep, tes pieds qui puent le maïs.

- Il m'énerve et il m'énerve, grommela Maëlle.

- Ton père qui (CENSURE ! ) et qui (CENSURE ! ), ajouta le psycho comme possédé.


A cela, Maëlle lui répondit la plus brillante répartie de sa vie :

- Tu vas bientôt arrêter de me squatter l'encéphale ?!

- Nop, nop, poursuivit quand même l'insupportable créature en plein état de transe. Ton sale clebs, yep, qui suce des bites en Enfer !

Il n'y eut alors plus d'avertissements. En lieu et place, Maëlle lui administra une baffe magistrale qui l'envoya valdinguer dix mètres plus loin.

- Yep ?

A son retour aux côtés de sa maîtresse, Menthalio semblait calmé. Enfin ! Du reste, en le fixant plus attentivement et au vu de sa lèvre inférieure retroussée, Maëlle était sûre qu'il boudait.

- Quel étrange petit être, pensa-t-elle sans éprouver le moindre remord. Mais il n'a eu que ce qu'il méritait !

Le silence, suite à cet accès de violence, fut donc de mise. Cela faisait du bien... mais cela ne dura qu'un court moment car le psycho reprit :

- Nop, nop...

- Fais attention..., le prévint Maëlle la main droite levée.

- Nop, nop, il y a danger par ici...

Soudainement, au détour d'un rocher, ils aperçurent cinq créatures courbées et affairées sur une espèce de tuyau écarlate.

- Danger, nop, vite partir... nous surtout pas les regarder... nop pas leurs yeux...

- Quoi ? Que veux-tu dire ?...

Mais Menthalio ne prit pas la peine d'en dire davantage et préféra s'enfuir à toutes jambes. Il disparut aussitôt laissant la pauvre jeune fille toute seule. Avant qu'elle ne comprît les avertissements du psycho, les cinq créatures firent volte-face. Et pour le plus grand malheur de Maëlle, ces créatures étaient des Goules. Autrement dit, des Friskies !